Le professeur à la retraite de l'UQAC, Raymond Du Berger, un sismologue reconnu, explique que ce tremblement n'est pas nécessairement précurseur d'autres tremblements.
«Nous ne pouvons pas dire en ce moment s'il y aura d'autres tremblements. Toutefois, il y a énormément de chances d'avoir des répliques plus petites et espacées», souligne l'homme, dont le sismographe a enregistré le mouvement pendant environ 30 minutes.
«Lors du tremblement de terre au Chili, ça a rentré pendant deux heures sur mon appareil. Au Saguenay, en 1988, le signal était rentré pendant deux heures sur notre appareil situé dans la réserve faunique des Laurentides. Plus le signal rentre longtemps, plus le séisme est gros.»
Selon M. Du Berger, il n'y a pas de quoi s'alarmer.
«Il est très fréquent que des tremblements de terre arrivent dans cette partie du pays.»
Selon le géologue Maurice Lamontagne de la Commission géologique du Canada, normalement, ce genre de séisme est ressenti sur plusieurs centaines de kilomètres.
Il y a une centaine de tremblements de terre par année dans la province de Québec et entre cinq et 10 sont ressentis par la population.
Selon le spécialiste, ce genre de tremblement de terre cause des dommages légers, comme des chutes de tablettes près de l'épicentre du séisme. On peut rapporter des dommages divers, comme des cheminées lézardées, dans les zones secouées.
Le tremblement de terre s'est produit dans la zone sismique appelée «région Ouest du Québec» de la carte des zones sismiques du Canada.
Il se produit un tremblement de terre en moyenne à tous les cinq jours sur ce vaste territoire compris entre la vallée de l'Outaouais depuis Montréal jusqu'au Témiscamingue, ainsi que les régions des Laurentides et de l'Est de l'Ontario. Entre deux et trois séismes sont ressentis par année dans ce secteur.
Cette zone a connu au moins trois séismes majeurs dans le passé dont le plus important s'est produit en 1935 alors que la région du Témiscamingue a été secouée par un tremblement de terre de 6,2.
En 1732, un séisme estimé à 5,8 sur l'échelle de Richter a secoué Montréal, causant des dommages importants alors qu'un autre, en 1944, de magnitude 5,6 localisé entre Cornwall (Ontario) et Massena, N.Y., causa des dommages évalués à deux millions $ à l'époque.
Entre 1980 et 2000, 16 séismes ont atteint ou dépassé une magnitude de 4,0 sur l'échelle de Richter dans la zone Ouest du Québec.
Il faudrait reculer à 1988 pour ressentir un tremblement de terre aussi fort. Il avait été localisé au Saguenay et il avait atteint 6,2 à l'échelle Richter. Il avait été ressenti au Saguenay, à Québec, en Mauricie, dans Charlevoix et au Bas-Saint-Laurent.
Un séisme de 5,0, c'est costaud, souligne M. Bouchard. «À une magnitude de 5,5, des dommages structuraux peuvent survenir dans les édifices, surtout ceux dont les fondations ont été fragilisées. Il est possible que des fissures surviennent.» Les normes de construction dans la région montréalaise tiennent compte de la «signature sismique» de Montréal.
En théorie, les bâtiments montréalais sont conçus pour résister à une secousse qui peut aller jusqu'à 7 sur l'échelle de Richer, indique le géologue Jacques Locat, de l'Université Laval.
Peu de gens le réalisent, mais Montréal est une zone sismique très active. Entre la vallée du Saint-Laurent et les contreforts des Laurentides se trouve une profonde faille, d'une vingtaine de kilomètres sous terre. Bon an, mal an, une centaine de «microséismes» d'une intensité de 1 ou 1,5 sont générés par cette faille et secouent la région montréalaise. Mais leur impact est si faible qu'ils ne sont jamais ressentis par les humains et ne causent aucun dommage.
Dans l'ensemble du Québec, l'axe formé par la rivière des Outaouais, la vallée du Saint-Laurent et de la rivière Saguenay forment une sorte de U géant où l'activité sismique est très forte. «C'est une zone de grandes failles et on retrouve fréquemment des tremblements de terre», explique Jacques Locat.
Des répliques au tremblement de terre de cet après-midi pourraient survenir, estime M. Locat, mais elles sont en général moins fortes que la secousse initiale.
Le plus fort tremblement de terre à avoir secoué le Québec s'élevait à 7 sur l'échelle de Richter. Il est survenu dans la région de Charlevoix. Il serait cependant très surprenant, au vu de l'histoire géologique du Québec, que la région de Montréal soit un jour secouée par un séisme d'une telle ampleur, estime le géologue Shaocheng Ji, de l'École polytechnique de Montréal.
«Nous ne sommes pas situés à la frontière d'une plaque tectonique. Je ne crois pas qu'on puisse avoir de très grands séismes ici», croit-il.
Sources Cyberpresse
Posté par Adriana Evangelizt